Sign in / Join
notre dame(GodefroyParis / Wikipedia)

La presse brésilienne émue par l’incendie de Notre-Dame de Paris

La cathédrale Notre-Dame en Paris en feu hier, ce qu’il en reste après l’incendie ce matin. Deux jours de suite, le monument français a fait la une des journaux brésiliens, résultat de l’émotion qui a traversé le monde après la destruction partielle de l’un des plus grands symboles de la ville de Paris.

L’Estado de S. Paulo rappelle que « la cathédrale de Paris, consumée par les flammes », était pourtant « une survivante de la folie des hommes », puisqu’elle avait résisté à « la Révolution et deux guerres mondiales ». Pour O Globo, cet incendie s’avère être un « désastre pour le monde ». Et nombreux sont les chroniqueurs des différents quotidiens à s’émouvoir de l’événement. C’est notamment le cas de Luiz Carlos Merten, de l’Estadão, qui dans « Paris brûle-t-il ? Hier, à Notre-Drame, il brûlait » évoque ses souvenirs de visite à la cathédrale lors de chacun de ses réguliers passages en France. « Je ne manquais jamais de visiter la cathédrale célébrée par la littérature et le cinéma. Notre-Dame ! J’aimais m’y asseoir et contempler avec admiration sa structure, ses vitraux. Quand il y avait une messe avec l’orgue, c’était d’une beauté incroyable. »

« L'icône épique d'une époque »

Sérgio Abranches, de Globo, rend également hommage au monument parisien dans son article intitulé « Notre-Dame de Paris, je ne vais pas te dire adieu ». Après avoir rappelé que la cathédrale avait inspiré de nombreux peintres, dont Chagall et Utrillo, le chroniqueur célèbre « l’icône épique d’une époque ». Une cathédrale qu’il a découvert dès son premier séjour parisien et qu’il ne peut manquer d’associer inévitablement à Paris : « Paris et Notre-Dame sont restées indissociables dans la mémoire de mon âme. Aucune image ne me fait plus sentir à Paris que celle de Notre-Dame. »

La Folha de S. Paulo a été particulièrement marquée par la réunion des Parisiens et touristes sur les berges de la Seine durant l’incendie, évoquant « l’émotion collective » et le « deuil en groupe » que vivaient les personnes unies par le drame. Fort pessimiste, Fernanda Mena, du quotidien pauliste, voit toutefois dans l’incendie de Notre-Dame le symbole d’un « feu qui semble menacer aussi la civilisation occidentale ». « Malgré tout le poids culturel, politique, architectural et religieux, il y en a qui ont célébré, sur les réseaux sociaux, la tragédie comme une espèce de revanche du destin contre un Etat qui a colonisé et opprimé de forme violente des peuples de divers continents, alors qu’il embrasse, paradoxalement, les idées d’égalité et de fraternité », écrit-elle. Avant de conclure que « Notre-Dame représente la civilisation occidentale tant quant à la foi, la religion et la spiritualité. Pour certains, il est particulièrement perturbant de voir la cathédrale en flammes dans un moment où les valeurs ayant fondé la culture occidentale comme la liberté, les droits de l’homme et la démocratie sont mis en échec ».

Les réactions des Brésiliens

La presse brésilienne rapporte également les témoignages de soutien de diverses personnalités brésiliennes suite à l’incendie. Le président Jair Bolsonaro s’est notamment exprimé sur son compte Twitter : « Au nom des Brésiliens, je tiens à manifester mon profond chagrin face à ce terrible incendie qui a ravagé l’un des plus grands symboles de la culture et de la spiritualité chrétienne et occidentale, la cathédrale Notre-Dame, à Paris. Dans ce moment sombre, nos prières accompagnent le peuple français. »

 

Sur Instagram, le joueur du PSG Neymar a quant à lui partagé une illustration de Quasimodo serrant dans ses bras la cathédrale, en invitant ses fans à « prier pour Paris ». L’actrice Camila Pitanga a également commenté l’événement sur ses réseaux sociaux, évoquant « une perte historique irréparable pour l’humanité », se souvenant aussi du Musée national de Rio, détruit par les flammes le 2 septembre 2018.

Un parallèle que les médias brésiliens ont également dressé entre le drame parisien et l’incendie  du musée carioca. O Globo souligne notamment dans son édition du jour qu’en moins de 24h, déjà plus de « 2,8 milliards de reais de donations ont été annoncés pour la reconstruction de Notre-Dame », mettant notamment en avant les dons des trois familles les plus riches de France : les Pinault, Bettencourt et Arnault. Mais déplore également que le Musée national de Rio n’ait pas bénéficié du même élan, puisqu’à ce jour, seuls « 157.000 reais de dons ont été recueillis de personnes physiques ou juridiques », soit « 0,034 % des dons promis pour Notre-Dame ».

Laisser une réponse