Ce samedi soir à minuit, tout le Brésil, sauf le Nord et le Nordeste, repassera à l’heure d’hiver. Il pourrait s’agir de l’une des dernières fois que les Brésiliens du Sud, Sud-Est et Centre-Ouest connaissent l'heure d'été, en vigueur de manière permanente dans le pays depuis 1985 – mais adoptée pour la première fois en 1931.
Le gouvernement brésilien s’est en effet demandé ces derniers mois s’il n’allait pas mettre fin au passage à l’heure d’été. Comme en France, la raison de ce remontage de pendule est due aux économies d’énergie qui peuvent être réalisées, sauf que ces dernières années, son impact perd de plus en plus en importance, selon une étude de l’Opérateur national du réseau électrique (ONS).
La climatisation, fléau du secteur électrique
En cause, le bouleversement des habitudes brésiliennes l’été. De nos jours, le pic de consommation d’électricité n’est plus du tout en début de soirée, entre 17h et 20h (ce qui justifiait d’allonger les jours une heure de plus), au moment de la douche, mais en début d’après-midi, entre 14h et 15h, quand la chaleur estivale commence à s’installer et qu’un maximum d’appareils de climatisation sont allumés. Ainsi, la température a supplanté la luminosité dans l’usage de l’énergie.
« Avant, la douche était l’ennemi du secteur électrique. Aujourd'hui, c'est la climatisation », a indiqué à l’Estadão Nelson Leite, président de l'Association brésilienne des distributeurs d'énergie électrique (Aneel). Résultat, l’an dernier, la valeur des économies – 160 millions de reais - a été inférieure à celle de l’année précédente (162 millions) et ne représente donc plus un grand intérêt financier.
Une question désormais plus sociétale qu’économique
Pour autant, le gouvernement brésilien a décidé de maintenir le passage à l’heure d’été l'an dernier, principalement pour une question d’habitude sociétale. « Si nous ne passions pas à l'heure d'été, ce ne serait pas un problème pour le secteur de l'électricité, mais il apporte des gains indéniables au secteur du tourisme et à la population », a souligné auprès du quotidien pauliste Luiz Eduardo Barata, le directeur général de l’ONS. « C'est quelque chose qui est entré dans la culture des pays ; dans la plupart des pays développés, il y a un passage à l’heure d’été ou d'hiver, voire les deux, et aucun d'eux ne le fait plus pour économiser de l'énergie », a-t-il ajouté.
Avant une nouvelle évaluation cette année, n’oubliez donc pas ce samedi de retarder vos montres d’une heure (à minuit, il sera 23h) si vous n’habitez pas dans le nord ou le nord-est du Brésil. Ce qui augmentera d’une heure le décalage horaire avec la France – qui passera à quatre heures et augmentera encore d’une heure le 24 mars lors du passage français à l’heure d’été.