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(Anita Barreto/Flickr)

Le projet Tamar, bientôt 40 ans de protection des tortues marines

De septembre à mars et dans les îles océaniques de décembre à juin, les tortues marines rejoignent le littoral brésilien pour pondre leurs œufs et voir naître leurs petits. Une opération actuellement surveillée de près par le projet Tamar. Mais aussi une période de forte activité pour les touristes qui se pressent pour visiter notamment le centre de Praia do Forte (Bahia), où il est possible d’assister à la mise à la mer des bébés tortues.

La naissance des bébés tortues, l'un de moments privilégiés par les touristes pour visiter les centres (Turismo Bahia/Flickr)

Tamar, n’est autre que la contraction de TArtarugas MARinhas, soit les tortues marines. Depuis 1980, le projet Tamar vise à recueillir le plus grand nombre d’informations scientifiques concernant les tortues marines et à les protéger. Ce travail concerne plus précisément cinq espèces, menacées d’extinction : la tortue carette (Caretta caretta), la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), la tortue verte (Chelonia mydas), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) ainsi que la tortue luth (Dermochelys coriacea). L’institut, appuyé par le ministère de l'Environnement, surveille près de 1.100 kilomètres de côte et est présent sur 25 sites où les tortues viennent s’alimenter, pondre et se reposer. Ils sont répartis sur les Etats de Bahia, Sergipe, Pernambuco, Rio Grande do Norte, Ceará, Espírito Santo, Rio de Janeiro, São Paulo et Santa Catarina.

2,5 millions de bébés tortues rendus à la mer

Initialement concentré sur les terres, le projet Tamar a commencé dès les années 1990 à s’étendre aux océans, la principale cause de mort des tortues liées à l’homme étant - et demeurant toujours - la pêche involontaire des reptiles. Les scientifiques ont alors travaillé main dans la main avec les pêcheurs pour leur faire entendre que des modifications apportées sur le matériel de pêche utilisé, comme par exemple le choix d’hameçons plus arrondis, pouvaient éviter le carnage.

Si toutefois le projet des scientifiques se concentrait sur les tortues, il leur a vite semblé évident qu’il n’était pas suffisant de s’en contenter. Car il s’agit bien au final de sauvegarder tout un écosystème en éduquant les populations locales pour leur apprendre à minimiser l’impact de l’homme sur la nature. Mais aussi de mettre en place des projets de développement durable et d’autres activités, comme l’artisanat par exemple, vendu dans les boutiques de Tamar, offrant une rémunération aux familles de pêcheurs. Une démarche qui a rencontré le succès et une reconnaissance à travers le monde pour son caractère unique. Sur la saison de reproduction 2015-2016, Tamar a ainsi protégé plus de 25.000 nids et assuré un retour sauf à la mer de 2,5 millions de bébés tortues, avec une augmentation du nombre d’oeufs sur l’ensemble des côtes brésiliennes par rapport à l’année précédente. Depuis 1980, ce sont 25 millions de petits que le projet a aidés.

Des espaces réservés aux visiteurs

Le centre de Praia do Forte offre une information très complète sur les tortues marines (Stanley Calderelli/Flickr)

La bonne idée du projet Tamar a également été d’ouvrir huit de ses centres aux visiteurs, afin de leur présenter leur travail, mais aussi faire de la prévention. Il est donc possible de visiter ceux de Praia do Forte (Bahia), Arembepe (Bahia), Fernando de Noronha (Pernambuco), Oceanário de Aracaju (Sergipe), Regência (Espírito Santo), Vitória (Espírito Santo), Ubatuba (São Paulo) et Florianópolis (Santa Catarina). Si une ou deux heures sont plus que suffisantes pour visiter la plupart d’entre eux, celui de Praia do Forte, le plus grand, fondé dès 1982, permet de passer plus de temps en compagnie des tortues. N’hésitez pas à poser vos questions aux éducateurs présents sur les sites : ils sont toujours disposés à partager leurs connaissances sur le mode de vie des tortues, leurs caractéristiques, etc.

Découvrir le projet Tamar, c’est se sensibiliser à la question de la protection de la faune marine, de la pollution, mais aussi voir des spécimens de tortues et de requins. C'est également aider à vivre Tamar et la population locale, puisque cela génère de l’emploi et des ressources pour mener à bien les recherches. Enfin, rappelons que tout ce qui est vendu dans les boutiques des centres est entièrement fabriqué par les familles des pêcheurs coopérant avec Tamar.

Pour en savoir plus sur les différents centres ouverts aux visiteurs, cliquez ici.

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