C’est avec le nouveau documentaire d’Ai Weiwei, Human Flow, traitant de la crise des réfugiés à travers le monde, que la 41e Mostra internationale de São Paulo, événement attendu par tous les cinéphiles paulistes, s’est ouverte mercredi 18 octobre, à l’auditorium d’Ibirapuera. A noter que l’artiste chinois a créé l’affiche officielle de l’événement. Ai Weiwei est également le sujet principal du documentaire Never Sorry. Couronné du Prix spécial du jury au Festival de Sundance en 2012, il retrace le parcours de l’artiste et activiste chinois.
Jusqu'au 1er novembre, le reste de la programmation de l’un des plus grands événements cinématographiques au Brésil s’avère prometteur : 394 films - contemporains et classiques, provenant de 59 pays, sont à l’affiche. Grande nouveauté de cette édition mise en avant par les organisateurs : la diffusion de films en réalité virtuelle. De manière plus classique, sont également prévus des rencontres, des débats, des tables rondes évoquant le 7e art. Pour vous aider à vous y retrouver parmi ces centaines d'oeuvres, Bom Dia Brésil a sélectionné pour vous les immanquables de la mostra.
Des films primés à travers le monde
Plusieurs films à l’affiche ont déjà largement fait parler d’eux lors de différents festivals. Parmi ceux-ci, The Square de Ruben Östlund, véritable satire du monde de l’art, Palme d’Or à Cannes. Egalement distingué au festival français : Faute d’amour, drame ancré dans la Russie contemporaine du réalisateur Andrey Zvyagintsev, qui s’y était vu remettre le Prix du jury. Autre oeuvre primée, Trois Billboards : Les Panneaux de la vengeance - Meilleur scénario à Venise et choix du public à Toronto - de Martin McDonagh, dans lequel Frances McDormand décide de s’en prendre aux forces de l’ordre de sa ville afin de faire avancer l’enquête sur la mort de sa fille; ou encore L’autre côté de l’espoir du Finlandais Aki Kaurismaki, Ours d'argent du meilleur réalisateur à Berlin, véritable succès critique en France où le terme « chef-d’oeuvre » est employé par L’Obs et Studio. S’y croisent le destin d’un Finlandais cinquantenaire dont la vie est en pleine mutation et un réfugié syrien dont la demande d’asile vient d’être rejetée. A découvrir aussi : le dernier film d’Abbas Kiarostami, 24 Frames ou encore Nico, 1988 de Susanna Nicchiarelli. Enfin, une séance de cinéma en plein air sera réalisée le 3 novembre, avec la projection du film muet américain, Monte là-dessus ! (1923), de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor. Organisée à l’espace extérieur de l’Auditório Ibirapuera, elle sera accompagnée de l’Orchestre Jazz Sinfônica.
Du côté des Français : deux rétrospectives et des grands noms
La Mostra ne manque pas d’attribuer une belle place à la production française. Coup de projecteur sur Agnès Varda qui du haut de ses 89 ans continue d'enchanter le monde du cinéma. Pour son dernier documentaire, Visages, Villages, réalisé avec JR, elle a sillonné la France à bord du fameux camion photomaton de l’artiste, partant à la rencontre des Français. Outre la projection de leur travail commun, l’ancienne compagne de Jacques Demy se verra également remettre le Prix Humanité et sera également à l’honneur d’une rétrospective, proposant 11 de ses films parmi lesquels Cléo de 5 à 7 et Jacquot de Nantes.
Le prix Leon Cakoff sera également remis au réalisateur français Paul Vecchiali, dont 13 films seront au programme du festival. Une occasion de voir ou revoir Femme Femme, Le Cancre ou encore En haut de l’affiche, avec la regrettée Danielle Darrieux.
L’Autrichien Michael Haneke (Amour, Le Ruban blanc) a réuni Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant et Mathieu Kassovitz pour Happy End, production franco-autrichienne, évoquant une famille de bourgeois de Calais en perte de repères au beau milieu de la crise des migrants. Sont également particulièrement attendus : L’Amant d’un jour de Philippe Garrel, Félicité d’Alain Gomis (coproduction France, Belgique, Allemagne, Sénégal, Liban, Grand Prix du jury à Berlin), Chez nous de Lucas Belveaux, Django d’Etienne Comar, Djam de Tony Gatlif, Le Sens de la fête, dernier film du duo Olivier Nakache et Eric Toledano (Intouchables), 9 doigts de François-Jacques Ossen, récompensé du Prix de la mise en scène à Locarno, le film d’animation Zombillénium d’Arthur de Pins et enfin L’Atelier de Laurent Cantet, qui sera présenté le 1er novembre, en présence du réalisateur.
Le dynamisme brésilien s’affiche
Les dernières années l’ont prouvé : la production cinématographique brésilienne est riche, variée et de qualité. Parmi les 63 films brésiliens à découvrir, quelques-uns qui se détachent. C’est le cas notamment du Bahianais Café com canela d’Ary Rosa et Glenda Nicácio, chouchou du public au festival de Brasília, ou encore d’Arábia de João Dumans et Affonso Uchôa (vainqueur du festival de Brasília). La coproduction franco-brésilienne Les Bonnes Manières de Juliana Rojas et Marco Dutra, qui vient d’être distingué lors du festival de Rio et avait ébloui le festival de Locarno, navigue entre réalisme et fantastique. Qui a suivi le festival cannois a déjà entendu parler de Gabriel et la montagne de Fellipe Barbosa, primé lors de la Semaine de la critique. Le réalisateur y évoque son ami Gabriel Buchmann qui, avant d’intégrer une prestigieuse université américaine, décide de se lancer dans un tour du monde d’un an dont il ne reviendra pas. A ne pas manquer non plus les films classiques mettant à l’honneur l’acteur Paulo José - qui se verra remettre le Prix Leon Cakoff, du nom du fondateur de la Mostra : Macunaíma, O Homem Nu (qui sera diffusé gratuitement sur l’esplanade du Masp) et O Padre e a Moça.
Informations pratiques
Pour avoir plus de détails sur les dates et horaires des projections, cliquez sur les titres des films ou bien rendez-vous sur le site de la Mostra.
Pass intégral : 500 reais
Pass spécial (valable pour les sessions du lundi au vendredi, jusqu’à 17h55) : 117 reais
Entrées individuelles :
Du lundi au jeudi : 20 reais
Du vendredi au dimanche : 24 reais
Sur Internet : il est possible d’acquérir les entrées de trois à un jour avant la séance, sur veloxtickets.com.