Le 1er février, Ana Paula da Silva, ancienne maire de Bombinhas surnommée Paulinha (Parti démocratique travailliste), était investie en tant que députée de l'Assemblée locale de l'Etat de Santa Catarina. Une cérémonie qui a fortement fait parler d'elle en raison de la tenue portée ce jour-là par l'élue : une combinaison rouge satinée au décolleté généreux.
Paulinha partage le jour même une photo d'elle ainsi vêtue sur son compte Facebook, précisant que désormais investie, « il va falloir retrousser ses manches et travailler ». L'engouement se fait très fort autour de la photo, qui a déjà reçu plus de 12.000 réactions, été commentée par 6.400 internautes et partagée autant de fois. Non pas pour la conscience professionnelle que semble afficher la députée, mais bien pour son décolleté, en raison duquel elle se fait vivement attaquer par un certain nombre d'internautes.
L'un des commentaires affirme ainsi que « dans une entreprise privée, tu ne serais jamais acceptée habillée comme ça ». Un autre lui suggère de « retrousser ses manches et son décolleté ». D'autres lui reprochent une « absence totale de bon sens ». Enfin, certains commentaires se montrent ouvertement offensant. Ainsi, l'un d'eux interpelle la femme politique : « Paulinha, la première déPUTE qui montre pourquoi elle est vraiment venue. On espère que vous montrerez vos capacités sans avoir à retirer vos vêtements pour conquérir votre place ». Et un autre la questionne : « Vous êtes la représentante des prostituées au Congrès ? Parce que vous représentez bien cette classe ».
Une onde d'attaques qui a aussi vivement outragé certains internautes. Faisant référence à l'image d'un député du Goias, Amauri Ribeiro, dont la femme était assise sur ses genoux durant son investiture, Beta Bastos s'insurge sur Twitter :
Mulher no colo de homem em posição de troféu pode.
Mas mulher com decote se tornando deputada não pode.Brasil hipócrita.
— Beta Bastos (@robertabastosn) 3 février 2019
« Une femme assise sur les genoux d'un homme telle un trophée on peut. Mais une femme avec un décolleté devenant députée, on ne peut pas. Brésil hypocrite. »
« Brésil hypocrite »
Les comptes de Luara Colpa et Não me Kahlo estiment également que le plus gros problème que rencontre le Brésil actuellement, ce n'est certainement pas la profondeur du décolleté d'une élue.
Um país que na mesma semana se choca por conta de um decote de uma deputada, mas não se choca com a perseguição, ameaça e autoexílio de um deputado.... não pode estar caminhando pro rumo certo.
— Luara Colpa (@LuaraColpa) 6 février 2019
« Un pays qui dans la même semaine est choqué par un décolleté d'une députée, mais qui n'est pas du tout choqué par la persécution, la menace et l'auto-exil d'un député... (Jean Wyllys du Psol, ndr) ne peut pas être sur le bon chemin. »
Cheio de homem de terno lavando dinheiro, arrumando laranja, elogiando miliciano... mas a direita prefere encrencar com a deputada de decote vermelho.
— Não Me Kahlo (@NAOKAHLO) 3 février 2019
« Il y en a marre de ces hommes en costume qui blanchissent de l'argent, se trouvent des hommes de paille, font l'éloge de la milice... mais la droite préfère faire des histoires à la député au décolleté rouge. »
Lutte contre les violences faites aux femmes
Dans une interview accordée à NSC Total, Paulinha a commenté les faits, expliquant qu'elle ne s'attendait pas à de telles réactions. Elle a également tenu à mettre en avant qu'elle avait été la cinquième députée à avoir obtenu le plus de votes de l'Etat de Santa Catarina, du fait de son travail satisfaisant accompli au cours de deux mandats à la tête de la mairie de Bombinhas.
« Santa Catarina est l'un des Etats avec le plus grand nombre de cas de violences faites aux femmes et personne n'assume que ce soit une histoire de préjugés. C'est dans ce genre de situation que c'est mis à jour. Je vais m'occuper de cette situation, c'est un excellent moment pour évoquer ce sujet de la violence faite aux femmes », a-t-elle ainsi déclaré, avant de souligner que sa tenue vestimentaire était « un choix personnel ».