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La Pedra da Gávea (Wikipedia)

J’ai testé... l'ascension de la Pedra da Gávea

Cela fait maintenant deux mois que je vis à Rio de Janeiro, et il fallait bien fêter ça. Une bonne randonnée était ma meilleure option mais pas n’importe laquelle : l’ascension de la Pedra da Gávea. L’idée lancée avec quelques amis, il ne nous manquaient plus qu’une date. Quatre d'entre eux me préviennent alors un vendredi soir : « Demain on fait la Pedra da Gávea, réveil 6h ! ». Un petit tour sur les blogs touristiques pour voir à quoi m’attendre et je file dormir pour être en forme.

Les avis sont uniformes et je le confirme : la Pedra da Gávea est une superbe randonnée qui rendra fier tout ceux qui l’achèveront, mais qui n'est pas tout à fait conseillée à ceux rongés par le vertige ou qui n’ont pas une bonne condition physique.

Départ 7 h

Au début de la randonnée (G. Gibert/Bom Dia Brésil)

Samedi matin, le réveil sonne tôt. C’est un petit peu dur pour le début du week-end mais on se dit que le jeu en vaut la chandelle. Je rejoins mes quatre amis et on part prendre le métro jusqu’au terminus de la ligne 4. Arrivé à Jardim Oceanico, vous avez le choix : prendre un véhicule pour vous amener jusqu’au début de la randonnée ou décider de marcher un peu plus de 30 minutes. Dans notre cas, à moitié endormis dans le métro, il nous fallait un bon petit réveil musculaire. Décidant d’économiser notre précieux dinheiro, nous voilà partis pour le début d'une longue randonnée.

Signalé par une guérite du Parc national da Tijuca, le départ de la randonnée est bien indiqué et sécurisé. On doit alors signer un papier qui nous fait étrangement penser à une décharge de responsabilité. Moins rassurant…

La randonnée ouvre à 8h. Les chemins sont bien balisés et faciles à suivre, aucun risque de s’égarer pendant ces 800 mètres de dénivelé. Comptez entre 2 heures, pour les plus rapides, et 2h30 de progression pour ceux qui veulent faire quelques pauses bienvenues pour reprendre des forces. Bien sur il faudra aussi prendre le temps de profiter de la vue là-haut et penser à redescendre. Comptez donc au minimum 6 heures de randonnée.

La carrasqueira, morceau de choix

Le début de la randonnée n’est qu’une simple montée sans difficultés particulières. Le moment est plutôt à observer les alentours, notamment les singes qui passent d’un arbre à un autre au-dessus de nous. Rapidement, pour autant, nous arrivons sur les passages plus complexes de la randonnée qui se succéderont jusqu’à la fin. Il nous faudra, alors, à maintes reprises escalader les rochers et se salir, littéralement, les mains (et le t-shirt) pour pouvoir passer. Un conseil, que j’aurais dû écouter, évitez le t-shirt blanc si vous ne voulez pas le voir gagner une nouvelle teinte. Néanmoins, si escalader la roche demande des sacrifices physiques et de style, il n’y a aucun danger. La nature a bien fait son travail. On peut toujours s’agripper aux lianes comme Tarzan, et la où les passages sont plus complexes, l’Homme a posé des prises pour nous aider.

Le passage de la carrasqueira (G. Gibert/Bom Dia Brésil)

Après déjà plus de 1h30 de marche à bon rythme, nous commençons à tirer la langue. Quelques petites pauses fraîcheur sont essentielles mais nous commençons à apercevoir le bout de l’ascension. La deuxième étape de la randonnée commence. C’est sous le soleil qu’il faut progresser. Ça tape fort et je m’en rendrais surtout compte le soir en me regardant dans le miroir… Cette deuxième étape est certes moins longue mais elle demande plus de courage. Nous atteignons ainsi rapidement la carrasqueira, un joli bloc de rochers où un guide nous attend et nous propose de nous équiper de baudriers pour escalader une bonne cinquantaine de mètres moyennant quelques 30 reais (1). Je n’ai pas le temps de répondre que mes amis, bien plus courageux que moi, ont déjà décliné la proposition estimant que la montée pouvait se faire sans. Ce n’est pas faux puisque malgré les affichages prévenant que la mort pouvait attendre le malheureux imprudent, la plupart des randonneurs franchissent le mur sans cordes. Il suffit de ne pas regarder en bas et de suivre ceux qui ouvrent la marche. Néanmoins je n’avais pas franchement le sourire quand j’ai réalisé que j’étais assez haut pour ne pas avoir le droit à l’erreur.

Après l’effort, le réconfort

La descente (G. Gibert/Bom Dia Brésil)

L’effort consenti est tout de même justement récompensé. Arrivé en haut de la montagne, à plus de 800 mètres, le paysage est magnifique. On découvre une vue imprenable d’Ipenama jusqu’à Niteroi d’un côté, tandis que l’autre flan nous apporte un panorama sur tout le quartier de Barra et sa longue plage. Le moment est extraordinaire. Le calme vous emporte et après quelques photos pour prouver votre effort à vos autres camarades qui n’ont pas relevé le défi, il est temps d’avaler un petit déjeuner bien mérité pour se ressourcer en communion avec la nature. C’est un des très bons arguments de la randonnée : le fait que sa difficulté refroidisse beaucoup de voyageurs, préservant ses hauteurs du chaos touristique. En haut, les quelques voyageurs qui s’y trouvent ne sont que tout sourire, partageant leurs sentiments.

Ce partage d’expérience c’est aussi quelque chose que l’on retrouvera dans la descente. La carrasqueira, ce fameux mur à escalader, doit être redescendue, et ce n’est pas forcément plus facile quand on a le vide en face de nous. C’est au tour d’une amie de ne plus faire la fière, mais les habitués sont toujours prêt à vous donner un coup de main pour vous aider à vous orienter dans le périple. Arrivé enfin en bas, on ne n’a qu’une hâte: aller se rafraîchir dans les eaux des plages de Barra, à quelques minutes à pied.


(1) En théorie, la vente de ce type de service au sein d'un parc national est interdit. Alexis Vidal-Quadras de Meaux, cofondateur de l’agence Itaway Ecotours, recommande de faire la randonnée accompagné d'un guide, notamment pour monter la carrasqueira en étant encordé et faire la descente en rappel.

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