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La baie de Guanabara, ses pêcheurs, sa biodiversité... et sa pollution

Le 23 septembre, l’aire de protection environnementale de Guapi-Mirim, au Nord-Est de la baie de Guanabara, a fêté ses 33 ans. L’occasion de revenir (grâce notamment aux images et aux données recensées par Agência Brasil) sur les richesses et l’état de santé de la baie. On promettait sa propreté pour les Jeux Olympiques, mais les experts tablent désormais sur un assainissement à l’horizon 2030.

Biodiversité : plus qu'une trentaine de dauphins

Selon une étude réalisée en 2008 par l’Institut Chico Mendes de conservation de la biodiversité (ICMBio), on trouve dans l’aire de protection environnementale de Guapi-Mirim pas moins de 242 espèces d’oiseaux, 167 espèces de poissons, 34 espèces de reptiles et 32 espèces de mammifères. Plusieurs sont en risque d’extinction, dont le dauphin gris (une trentaine d’individus recensés), la loutre, et un félin, le gato mourisco.

8.000 pêcheurs dans l'Etat de Rio

La Fondation institut de pêche de Rio de Janeiro (Fiperj) a recensé 8.000 pêcheurs dans l’État de Rio. Les pêcheurs de São Gonçalo, Rio et Niteroi prennent dans leurs filets près de 15.000 tonnes de poisson par an, dont 75 % de sardines. A l’intérieur de la baie, les pêcheurs concentrent leurs efforts sur le mulet, le bar, la courbine, les crabes et les crevettes.

Une marée noire en 2000

En janvier 2000, un oléoduc reliant la raffinerie Petrobras de Duque de Caxias au terminal Ilha d’Agua a rompu, déversant 1,3 million de litres d’or noir dans la baie. Petrobras a dans un premier temps été condamné à verser 500 reais par mois pour 10 ans de préjudice à chaque famille de pêcheur, soit une indemnisation totale de 1,23 milliard de reais. En 2015, la compagnie a obtenu que la justice ramène cette indemnisation à 50 milliards de reais pour seulement 45 jours de préjudice pour les pêcheurs. Depuis le début – récent – de l’exploitation pétrolière de la couche rocheuse pré-sal, « 70 % de la baie est concernée par l’activité pétrolière », selon l’écologiste Sérgio Ricardo, du mouvement Baía viva.

Eaux usées : 90 tonnes de déchets déversés par jour

Quelque 8,5 millions de personnes vivent autour de la baie de Rio de Janeiro. En moyenne, seulement 35 % des eaux usées y sont traitées : 95 % à Niteroi, 47 % à Rio de Janeiro, 10 % à São Gonçalo, et 0 % dans de nombreuses communes de la Baixada Fluminense, dont Nilopolis, São João de Meriti ou Magé. D’après l’Association brésilienne des entreprises de propreté publique et résidus spéciaux (Abelpa), tous les jours, 90 tonnes de déchets sont rejetées dans la baie. Chaque mois, 230 tonnes sont retirées des 17 éco-barrières placées à l’embouchure des rivières, et 38 tonnes sont prélevées par bateau.

Gabegie : des stations d'épuration, mais pas de réseau de collecte

Lancé en 1991, le programme de dépollution de la baie (PDBG) a fait l’objet de 800 millions de dollars de dépenses en 15 ans. Pour peu de résultats. Quatre stations d’épuration ont notamment été construites, à Caju, São Gonçalo, Pavuna et Sarapuí. Mais les conduits reliant les égouts des communes aux stations n’ont pas été construits, rendant ainsi ces stations inutiles. Depuis 2012, un nouveau projet, le programme d’assainissement des municipalités de la baie de Rio (PSAM), a permis la création de trois stations d’épuration supplémentaires et le début de construction d’un réseau de collecte des eaux usées, notamment à Cidade Nova.

Qualité de l’eau : bonne seulement à l'entrée de la baie

Selon les données de l’Institut étatique de l’environnement (Inea), la qualité des eaux est bonne à l’entrée de la baie, mauvaise au Nord de la baie, modérée au centre, et très mauvaise dans le Nord-Ouest, à hauteur d’Ilha do Gobernador et d’Ilha do Fundão. La qualité des eaux n’est jugée très bonne nulle part.

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