À Bom Dia Brésil, on s’intéresse aux chiffres. Voici ceux qui ont retenu notre attention cette semaine.
10 Voici le nombre d'années depuis lequel la Lei Seca (loi sèche) applique la tolérance zéro face à l'association alcool et conduite au Brésil. Il est donc temps pour le gouvernement de tirer des bilans. Le fameux slogan « Se beber, não dirija » (si tu bois, ne prends pas le volant) semble avoir porté ses fruits puisque, selon une étude du Centre de recherche et d'économie de la sécurité diffusée par Agência Brasil, ce sont plus de 41.000 morts qui auraient été évitées entre 2008 et 2016 grâce aux mesures prises. Le député fédéral Hugo Leal (PSD), à l'origine de la loi implantée en 2008, a déclaré au cours d'une cérémonie organisée lundi pour célébrer les dix ans de la loi qu'il était important que « les gens perçoivent que la loi est appliquée » car ce n'est que dans ces conditions que la loi « aura un effet direct ». Il estime également que plus d'actions, telles que des blitz ont été menées au cours des dernières années, mais que des efforts supplémentaires doivent être faits pour réduire encore le nombre de morts. Deborah Malta, professeure à l'Ecole d'infirmerie de l'université fédérale du Minas Gerais, estime quant à elle qu'il faut que tous les Etats se mobilisent de la même manière : « Il y a des villes qui réalisent plus de blitz que d'autres. Cuiabá, Goiânia, Teresina, Palmas et São Luís sont par exemple des villes où l'on sait que l'impact de la loi a été moindre ». A Rio, ce sont plus de 20.000 blitz qui ont été réalisées depuis 2009, par ailleurs accentués durant cette Coupe du monde, et à São Paulo, le nombre d'amendes attribuées au cours de ce genre d'opérations a été multiplié par quatre entre 2008 et 2016, passant de 11.700 à 45.000.
9 C'est le nombre de générations qui serait nécessaire pour qu'un enfant issu d'une famille pauvre (soit 10 % de la population) accède à la classe moyenne brésilienne, selon une étude menée par l'OCDE et diffusée par O Globo. Ce qui, sur 30 pays dans lesquels l'étude a été menée, place le Brésil à la 29e position - à égalité avec l'Afrique du Sud, devançant juste la Colombie, où 300 ans, soit 11 générations, seraient nécessaires pour accéder à la classe moyenne. La moyenne est de 4,5 générations pour les 24 pays membres de l'OCDE. Interrogé par le quotidien, le directeur de la FGV Social, Marcelo Neri, spécialiste en pauvreté et en inégalités, analyse cette situation : « L'étude montre que la faible possibilité de monter des pauvres et des riches de descendre sur l'échelle sociale provient en grande partie de l'inertie dans l'éducation des enfants par rapport à celle de leurs parents. Si le parent est analphabète, il y a de fortes chances que l'enfant le sera aussi. Le déterminisme de cet aspect familial est pertinent au Brésil ». Pour l'OCDE, de plus grands investissements dans les domaines de l'éducation et de la santé seraient des clés pour accélérer la mobilité sociale brésilienne. A noter qu'au Danemark, pays le mieux classé, deux générations sont suffisantes pour accéder au salaire moyen local et qu'en France, on monte à six générations.
49 C'est le nombre d'enfants brésiliens à avoir été victimes de la tolérance zéro face à l'immigration illégale pratiquée par Donald Trump aux Etats-Unis. Ils font donc partie des 2.000 enfants à avoir été séparés de leurs parents lors de leur entrée sur le territoire américain en provenance du Mexique et menés dans des abris entre le 19 avril et le 31 mai. Ces données ont été dévoilées par le consulat du Brésil à Houston (Texas) et relayées par G1. Interrogé par Agência Brasil, le consul Felipe Costi Santarosa a précisé que ces données avaient été transmises par le Département de la sécurité intérieur américain, mais qu'ils n'avaient pas été informés du nom et de l'âge des enfants concernés. Il s'est également montré inquiet, rapportant que le nombre de cas de séparations de familles était en nette augmentation et que la nouvelle politique pourrait l'aggraver « de manière préoccupante », selon le site d'information. A noter toutefois que le président américain a signé hier un décret visant à ce que les familles de migrants arrivées illégalement du Mexique ne soient plus séparés. « Nous allons avoir des frontières très fortes, mais nous allons maintenir les familles ensemble. (...) Je n'aimais pas l'idée que des familles soient séparées » a-t-il ainsi affirmé suite à l'annonce de la nouvelle mesure, selon le New York Times.