Avec la substitution de Lula par Fernando Haddad pour le Parti des travailleurs (PT), la liste des prétendants à la présidentielle brésilienne d'octobre prochain est enfin figée. Bom Dia Brésil vous présente ci-dessous chacun des 13 candidat(e)s. En se penchant tout de même davantage sur les profils des cinq favoris des sondages.
Jair Bolsonaro (PSL), l'épouvantail
Jair Bolsonaro, 63 ans, fait figure d’épouvantail de la prochaine présidentielle brésilienne. Militaire de réserve et député fédéral de Rio de Janeiro depuis 27 ans, admirateur sans vergogne de la dictature qui a régné au Brésil de 1964 à 1985, le candidat du Parti social libéral (PSL) est crédité de 22 % à 26 % des intentions de vote au premier tour.
Au second tour, selon les derniers sondages, il pourrait être battu par Ciro Gomes (PDT), Geraldo Alckmin (PSDB) et Marina Silva (Rede), mais s'imposer face à Fernando Haddad (PT). Car s’il est vénéré par des partisans qui le surnomment Bolsomito et fait la course en tête au premier tour, Jair Bolsonaro, qui a déclaré au mois d’août qu’il fallait « décorer les policiers qui tuent », est aussi le candidat qui doit composer avec le plus fort taux de rejet de la part des électeurs : 44 % d’entre eux ne voteraient pour lui à aucun prix, selon la dernière enquête Ibope
Ses multiples prises de position sexistes, homophobes et racistes y sont sûrement pour quelque chose. Reste que la campagne de celui qui fait un usage rhétorique régulier de la violence a pris un tour tragique le jeudi 6 septembre lorsqu’il a été agressé à l’arme blanche et grièvement blessé à l’abdomen à Juiz de Fora (Minas Gerais). Devenu un martyr pour ses partisans, le candidat d’extrême-droite rêve d’un destin présidentiel à la Donald Trump. Mais ses adversaires espèrent le voir se heurter au plafond du second tour, comme Jean-Marie et Marine Le Pen en France.
Quelles sont les principales mesures de son programme ?
Sans surprise, la lutte contre l'insécurité est le socle de la campagne de Jair Bolsonaro, qui propose notamment l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans, une protection juridique pour les policiers, une refonte du statut de désarmement (pour faciliter le port d’armes par des citoyens brésiliens), et la reconnaissance comme actes terroristes des invasions de propriétés urbaines ou rurales. En matière économique, le candidat promet de réduire de 20 % la dette publique grâce à des privatisations, et de créer un super-ministère de l’Economie, qui engloberait les actuels ministères du Budget, de la Planification, de l’Industrie et du Commerce.
Ciros Gomes (PDT), le vieux routard
Ancien maire de Fortaleza, gouverneur du Ceará, ministre de l’économie sous Itamar Franco et ministre de l’Intégration nationale sous Lula, Ciro Gomes, 60 ans, n’est pas un nouveau venu. Avec derrière lui une carrière politique vieille de 38 ans et un passage par huit partis politiques, il se lance pour la troisième fois dans la conquête du Planalto. Lors de ses deux premières tentatives, en 1998 et 2002, il était arrivé respectivement troisième et quatrième. Il se présente 18 ans plus tard sous les couleurs du Parti démocratique travailliste (PDT).
Ciro Gomes peut se targuer des progrès réalisés dans le Ceara, alors qu'il était gouverneur, la mortalité infantile ayant notamment été drastiquement réduite. A n'en pas douter, la population du Nordeste saura sans souvenir. Cependant, le candidat du PDT pourrait souffrir de ne compter sur l'appui d'aucun allié de gauche, le Parti socialiste brésilien ayant choisi de rester neutre après avoir conclu un accord avec le Parti des Travailleurs, et le Parti Communiste du Brésil ayant au contraire choisi de s'allier au PT. Son tempérament vif et son sens de la répartie pourraient également lui jouer des tours.
Les derniers sondages parus cette semaine, lui sont pourtant favorables et Ciro Gomes se trouverait actuellement deuxième derrière Jair Bolsonaro, oscillant entre 11 et 13 % d'intentions de vote, des résultats en hausse. S'il était opposé au candidat du PSL au second tour, tant l'Ibope que Datafolha l'annoncent vainqueur : 40 % contre 37 % pour Bolsonaro selon le premier institut de sondage et de manière plus nette pour le second qui voit Ciro Gomes l'emporter avec 45 % des intentions de vote contre 35 % pour Bolsonaro. Parmi les candidats bénéficiant des plus forts taux d'intentions de vote, c'est le candidat du PDT qui possède le taux de rejet le plus bas, de 20 %, contre 43 % pour Bolsonaro et 29 % pour Marina Silva.
Quelles sont les principales mesures de son programme ?
Dans son programme, Ciro Gomes se veut ambitieux et attaque sur différents fronts. Sur le plan social, il souhaite le maintien du programme Bolsa Familia, mais propose de l'aménager de manière à inciter les bénéficiaires à ne pas miser que sur cette source de revenus pour vivre. Il propose également de travailler sur une réforme des retraites et d'adopter un modèle de capitalisation. Ciro Gomes souhaiterait également revenir sur la réforme du Travail mise en place par le gouvernement Temer. Du point de vue économique, il mise sur la réindustrialisation du Brésil pour créer de nouveaux emplois, en promettant deux millions dès sa première année de mandat. Il propose également d'alléger les impôts pour les entreprises, mais également ceux touchant la classe moyenne et les plus pauvres. Une des mesures annoncées ayant fait grand bruit est le Nome Limpo, qui effacerait les dettes des personnes dont le nom est actuellement « sujo ». Dans le domaine de la sécurité, l'objectif serait de réduire la violence en misant sur la prévention, mais aussi une répression plus forte de la criminalité. Enfin, sur le plan de l'éducation, il souhaite inciter les Brésiliens à s'installer plus durablement sur les bancs de l'école, avec l'objectif d'augmenter le nombre d'élèves concluant leur ensino médio (équivalent du lycée), mais aussi en créant plus de places à la faculté.
Marina Silva (Rede), l'alternative
Fille de seringueiro née au cœur de l’Amazonie, analphabète jusqu’à l’adolescence, Marina Silva se présente à l’élection présidentielle brésilienne pour la troisième fois. Âgée de 60 ans, la candidate du parti Rede Sustentabilidade a d’abord été domestique à Rio Branco (Acre) afin de financer ses études d'histoire avant d’embrasser le militantisme écologique aux côtés de Chico Mendes puis au sein du PT.
Ministre de l’Environnement de Lula de 2003 à 2008, elle a rompu avec le parti du président brésilien pour se présenter à la présidentielle sous l’étiquette du Parti Vert en 2010 puis du PSB en 2014. Et terminer 3e du premier tour à chaque fois. Fera-t-elle mieux cette année ? Populaire auprès de l’électorat féminin, celle qui est évangélique mais relativement libérale sur des questions de société (comme le rappelle UOL, elle s’est déclarée favorable à l’organisation d’un référendum sur la dépénalisation de l’avortement) défend un Brésil « juste, éthique, prospère et durable ».
Marina Silva a longtemps occupé la deuxième place dans les sondages sans Lula, derrière Jair Bolsonaro. Elle a d’ailleurs fait forte impression en sermonnant ce dernier lors d’un débat télévisé, et comptait incarner l’alternative à gauche en l’absence de l’ancien président. Mais alors qu’on entre dans la dernière ligne droite de la campagne, Marina Silva semble s’essouffler face à la dynamique d’un Ciro Gomes (PDT), et les intentions de vote en sa faveur sont en nette baisse dans les sondages : de 16 % à 11 % pour Datafolha, et de 12 % à 9 % pour l’Ibope.
Quelles sont les principales mesures de son programme ?
En matière d’environnement, la candidate écologiste a dans son programme plusieurs objectifs, dont l’universalisation de l’assainissement des eaux et un programme d’infrastructures pour un développement durable. Marina Silva affirme que la création d'emplois décents sera au centre de sa politique économique et sociale. Elle défend l'autonomie de la Banque centrale, considère que la réforme des retraites est essentielle, et garantit qu'elle ne privatisera pas Petrobras, Banco do Brasil et la Caixa Econômica Federal. Par ailleurs, Marina Silva veut faire de l’enfance « une priorité absolue », propose des mesures en faveur de la santé des femmes, avec notamment des actions de prévention pour la grossesse chez les adolescentes, et le développement des programmes de santé adressés à la population LGBTI. Dans le domaine de la sécurité, la candidate de Rede envisage notamment des mesures de planification et de renseignement contre le crime organisé, et la mise en œuvre d’une politique nationale de sanctions alternatives.
Geraldo Alckmin (PSDB), l'homme du sérail
Lors des six dernières élections présidentielles, le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB) a remporté la mise (avec Fernando Henrique Cardoso) ou placé son candidat au second tour face à celui du Parti des travailleurs (Lula puis Dilma Rousseff). C’est à l’ancien gouverneur de l'Etat de São Paulo, Geraldo Alckmin, 65 ans, que le parti a confié la mission de faire fructifier cet héritage.
Médecin de formation, il a déjà participé à une campagne présidentielle en 2006, qu’il avait perdue face à Lula (39,17 % contre 60,82%). Et avec le soutien du centrão, une vaste alliance de huit partis plus ou moins centristes, Alckmin a cette fois un atout maître dans sa manche : il est le candidat auquel la loi garantit le plus de temps de parole à la radio et à la télévision (5 minutes 32 secondes par bloc contre 2 minutes 23 secondes pour Fernando Haddad ou juste 8 secondes pour Jair Bolsonaro).
Mais être l’homme du sérail pourrait être un obstacle insurmontable lors de cette élection. Si Geraldo Alckmin ne décolle guère dans les sondages (10 % des intentions de vote selon la dernière enquête Datafolha), c’est peut-être à cause de son manque de relief – il est surnommé picolé de chuchu, en référence à ce légume sans saveur. Mais aussi parce qu’il est perçu comme le candidat du système politique actuel. Difficile en effet de se démarquer de l’impopularité du président Michel Temer quand plusieurs ministres du gouvernement actuel sont affiliés à des partis qui soutiennent Alckmin. Ou quand Geraldo Alckmin a lui-même des soucis avec la justice : il est soupçonné d'avoir reçu 8,3 millions de reais pour remplir une caisse noire (caixa dois) afin de financer sa campagne à l'élection du gouverneur de l'Etat de São Paulo en 2014.
Quelles sont les principales mesures de son programme ?
Dans son programme, Geraldo Alckmin fixe beaucoup d’objectifs à atteindre. Le candidat du PSDB veut que tous les enfants soient alphabétisés d’ici à 2027, que le commerce extérieur représente 50 % du PIB brésilien, que le déficit public soit comblé en deux ans et le taux d’homicide réduit à 20 pour 100.000 habitants (contre plus de 30 pour 100.000 habitants actuellement). Plus concrètement, Alckmin propose une réforme politique pour réduire le nombre de ministères, des privatisations d’entreprises publiques, la création d’un système de retraite unique, le développement du programme d’aide aux familles défavorisées Bolsa familia, une simplification des impôts, et la mise en place d’une garde nationale, sorte de police militaire fédérale.
Fernando Haddad (PT), le dauphin de Lula
La tâche n'est pas mince pour Fernando Haddad, qui a été lancé dans la course électorale moins d'un mois avant le premier tour. Il a en effet été nommé par le PT comme successeur de Lula, ce dernier ayant été jugé inéligible par le Tribunal suprême électoral début septembre.
Le Pauliste de 55 ans est l'homme d'un seul parti, le PT, auquel il s'est affilié en 1983. Diplômé en droit, en économie et en philosophie, il a notamment enseigné à l'université de São Paulo à partir de 1990. Ayant occupé divers postes au sein de la mairie de São Paulo, il est nommé ministre de l'Education, de 2005 à 2012, durant les mandats de Lula et Dilma Rousseff. On retient surtout de cette période le programme Université pour tous (ProUni), ainsi qu'une refonte de l'Enem. En 2012, il est élu maire de São Paulo. Se focalisant principalement sur la mobilité dans la ville, il crée de nombreux couloirs de bus, des pistes cyclables et réduit les vitesses sur de nombreuses voies. Prétendant à un second mandat en 2016, il est cependant battu par João Doria, qui l'emporte dès le premier tour.
Celui qui se définit comme un socialiste qui a fait de la lutte contre les inégalités son combat va également devoir se battre pour s'imposer dans cette campagne électorale. Tout d'abord pour gommer l'impression qu'il ne serait qu'une marionnette de Lula, mais aussi pour lutter contre la mauvaise impression laissée par le PT auprès des électeurs après les diverses révélations de corruption de membres du parti. Fernando Haddad est d'ailleurs lui-même accusé dans deux affaires. Il peut toutefois espérer récupérer une partie des intentions de vote de Lula, qui caracolait en tête des sondages avant de décider d'abandonner la course présidentielle. Dans les dernières enquêtes, il a ainsi effectué un bond, passant de 4 à 9 % d'intentions de vote selon Datafolha et de 6 à 8 % pour l'Ibope. S'il devait affronter Bolsonaro au second tour, l'Ibope voit ce dernier devenir président alors que Datafolha envisage un scénario où le candidat du PT l'emporterait d'une courte tête face à celui du PSL.
Quelles sont les principales mesures de son programme ?
Objectif affiché par le programme de Fernando Haddad : rendre le Brésil de nouveau heureux. Il prévoit donc, s'il est élu, d'attribuer les ressources financières obtenues par l'exploration pétrolière à l'éducation ainsi qu'à la santé. Concernant la sécurité, un plan de réduction des homicides est la mesure phare du candidat du PT, mais il prévoit également un meilleur contrôle des armes en circulation. Un combat de la malnutrition des enfants et contre les violences dont sont victimes les jeunes noirs et les jeunes habitants des périphéries sont également en tête de ses préoccupations. La sortie de crise sera rendue possible selon son programme grâce à une baisse des taux d'intérêt, la possibilité pour les familles d'accéder à des emprunts aux taux accessibles, mais aussi l'instauration d'un plan d'urgence pour l'emploi des jeunes. Il souhaite également revoir complètement la nouvelle loi du travail, mais aussi la limitation des dépenses publiques. Afin de financer ces mesures, les plus riches - personnes physiques et entreprises - devront s'acquitter d'impôts plus élevés. Enfin, la lutte contre la corruption et une réforme de fond du milieu judiciaire sont envisagées.
Les candidats avec moins de 5 % d'intentions de vote dans les sondages
Alvaro Dias (Podemos), le justicier
De conseiller municipal en 1969 à sénateur depuis 2014, Alvaro Dias, 73 ans, a entre-temps été député local, fédéral et gouverneur du Parana. Il ainsi connu tous les mandats d’élus sauf un, celui de président de la République.
A la fois libéral et conservateur, le candidat de Podemos (ex-Parti travailliste national) est surtout un chantre de la rénovation politique, depuis longtemps engagé dans la lutte contre la corruption, affichant sa volonté de nommer le fameux juge Sérgio Moro ministre de la Justice s’il est élu.
João Amoêdo (Novo), l’homme d’affaires
Ce Carioca de 55 ans est l’un des candidats à avoir déclaré le patrimoine le plus important. Ancien banquier, notamment au sein de la plus grosse banque privée du Brésil, Itau, João Amoedo est depuis 2011 membre du conseil d’administration de l’entreprise de BTP João Fortes. La même année, il a fondé son propre parti, Novo, qui entend, comme son nom l’indique, apporter un vent de renouveau sur la scène politique brésilienne.
Son programme s’appuie sur une politique ultra-libérale en matière économique et engagé contre la corruption, lui aussi songeant à intégrer Sérgio Moro à son gouvernement. João Amoêdo est par ailleurs un grand sportif, adepte de l’ironman et du marathon.
Henrique Meirelles (MDB), le technocrate
Depuis 2002, le Mouvement démocratique brésilien abordait la présidentielle au sein d'une alliance, avec un candidat à la vice-présidence plutôt que sur le devant de la scène. Maintenant qu'il a accédé au pouvoir, grâce à la destitution de Dilma Rousseff (PT), l'emblématique parti attrape-tout du Centrão est bien décidé à poursuivre la politique menée par le président brésilien Michel Temer. C'est son ministre de l'Economie jusqu'en avril dernier, Henrique Meirelles, qui va tenter de conserver le Planalto.
Doté d'un CV prestigieux dans la finance - carrière de banquier pendant 28 ans aux Etats-Unis, président de la Banque centrale du Brésil de 2003 à 2010, ministre de l'Economie -, le Goiano de 73 ans compte sur sa solide expérience pour redresser l'économie brésilienne et conclure les grandes réformes (retraites, droit du travail...) en cours.
Guilherme Boulos (Psol), l’activiste
A 35 ans, le Paulistano Guilherme Boulos est le plus jeune des candidats. Affilié depuis peu au Parti socialisme et liberté, l’énergique leader du Mouvement des travailleurs sans toit (MTST), emprisonné plusieurs fois pour des occupations illégales, entend représenter une extrême gauche active et combative.
La défense des minorités, la taxation des plus aisés ou encore la légalisation de l'avortement font partie de ses principales mesures.
José Maria Eymael (DC), le démocrate-chrétien
C’est déjà la cinquième campagne présidentielle consécutive pour le président du parti Démocratie chrétienne (ex-Parti social-démocrate chrétien), qui n’a jamais dépassé les 0,25 % de suffrages lors des scrutins précédents.
Le nom de son parti suffit à deviner les grands traits du programme de l’avocat de 78 ans, originaire de Porto Alegre, à savoir une forte préoccupation sociale et la défense de la famille.
Vera Lucia (PSTU), la révolutionnaire
Après quatre campagnes présidentielles infructueuses pour le Parti socialiste des travailleurs unifié, l’ancien compagnon de lutte de Lula Zé Maria, qui n’a jamais dépassé les 0,5 %, a laissé la main cette année à Vera Lucia, cofondatrice avec lui du PSTU.
Issue d’une famille modeste de l’intérieur du Pernambouc, la syndicaliste de 51 ans, qui a été ouvrière textile dès ses 19 ans, reprend le flambeau de la révolution marxiste qu’elle et ses camarades souhaitent mener au Brésil.
Cabo Daciolo (Patriota), l’évangélique
Première campagne présidentielle médiatique pour l’ex-Parti écologique national, transformé en mouvement ultra-conservateur et religieux. Cela grâce à la personnalité iconoclaste de son candidat, Benevenuto Daciolo da Fonseca dos Santos, dit Cabo Daciolo.
La trajectoire de ce pompier militaire de 42 ans est aussi énigmatique que son programme : alcoolique et volage, il est devenu évangélique en 2004 ; il a mené la grève des pompiers de Rio en 2011, lui valant neuf jours de prison ; élu député fédéral en 2014 pour le Psol, il est exclu du parti un an plus tard. Désormais Patriota, qui a fait de lui son plan B après le départ de Jair Bolsonaro pour le PSL, le Carioca a fait le grand écart et prône à la fois, Bible constamment à la main, l’instauration d’un Etat religieux et la lutte contre le communisme et autres conspirations obscures.
João Goulart Filho (PPL), le fils de
Neveu de Leonel Brizola, mais surtout fils de João Goulart, le président du Brésil victime du coup d’Etat militaire de 1964, João Goulart Filho est loin d’avoir connu leur riche carrière politique. Revenu d’exil en 1979, l’écrivain et président de l’Institut João Goulart, âgé de 61 ans, a très longtemps été membre du PDT de Ciro Gomes, qu’il a contribué à fonder, avant de le quitter l’an dernier pour le jeune Parti patrie libre.
Ce dernier, constitué par d’anciens membres du mouvement révolutionnaire opposé à la dictature MR8, est adepte justement de la politique de João Goulart ainsi que de celle de Getulio Vargas, à la fois fortement nationaliste et en faveur des droits des travailleurs.